L’ÉDITO 2022
Pour sa 3e édition, le festival Projection Transition a décidé de mettre l’injustice climatique et sociale au cœur de sa programmation. Comme l’a rappelé le 6e rapport du Groupe Intergouvernemental d’Études sur le Climat (GIEC) paru cette année, ce sont celles et ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre qui souffrent le plus du dérèglement climatique.
Rendons justice au climat !
Le mot d’ordre retenu pour le festival pourrait être celui des pays pauvres, des migrants climatiques, des populations les plus défavorisées, des femmes, c’est-à-dire de celles et ceux qui souffrent le plus et avant les autres du changement climatique.
Le paroxysme a été atteint avec la guerre en Ukraine qui a touché de plein fouet nos sociétés énergivores et mondialisées conduisant à une inflation de l’énergie et des biens alimentaires, insoutenables pour certaines populations. Si les récents appels à la sobriété sont bienvenus, ils sonnent davantage comme un aveu d’impuissance et mettent singulièrement en lumière l’incapacité de nos décideurs à conduire des changements systémiques qui permettraient à la fois de respecter les accords sur le climat et de réduire notre dépendance énergétique.
Selon le GIEC, l’humanité dispose de 3 ans pour réduire ses émissions de CO2 et limiter la hausse des températures à +2°. Il y a 3 ans naissait le festival. Depuis, les canicules ont succédé aux canicules, les chutes de glaciers à d’autres chutes de glaciers, les feux de forêts en Europe à ceux en Australie, et sécheresses comme pluies diluviennes s’imposent chaque année un peu plus. 2022 n’est en fin de compte qu’une autre année anormalement normale.
Réalisé en 1973, Soleil vert, film d’ouverture du festival, montrait un New York suffocant de chaleur et de misères en 2022 suite à la surexploitation des ressources. 50 ans plus tard, Sans filtre, palme d’or à Cannes et film de clôture du festival à Paris, dépeint le monde d’aujourd’hui, toujours aussi avide de biens matériels et aussi peu coopératif quand les ressources viennent à manquer. Que cela soit dans le monde réel ou le cinéma, le sentiment que tout change mais que rien ne change est flagrant.
Avec En guerre, Le Garçon qui dompta le vent, Les Fils de l’homme et Goliath qui complètent la programmation, nous questionnerons nos modèles, nos systèmes qui doivent radicalement évoluer.
La nécessaire et urgente transition écologique n’a jamais été aussi politique. L’inégalité climatique et l’inégalité sociale sont en réalité les deux faces d’un même monde qui meurt à petit feu et la tragédie en cours ne pourra être évitée que par l’action collective.
La politique comme regard sur le monde d’aujourd’hui et vision sur celui de demain a plus que jamais besoin de nouveaux récits pour mettre en valeur des modèles de société plus respectueux de la nature et des êtres humains.
Plus que jamais, nous avons besoin de vous pour construire et imaginer cet autre futur, plus humain, plus vivable, plus désirable.
Plus que jamais, nous avons besoin de votre engagement afin de rendre visibles les enjeux portés par la 3e édition du festival Projection Transition. Venez nombreux, suivez-nous sur les canaux habituels et partagez !
Il n’est jamais trop tard pour agir.
Plus que jamais : mobilisons-nous !